Lettre ouverte d’Ex æquo: des anges de chair..
Francois Allard, Agent de défense des droits chez Ex aequo, s’exprime dans une lettre ouverte.
Ex aequo est un organisme montréalais qui se consacre à la promotion et à la défense des droits des personnes ayant une déficience motrice.Vingt-trois cosignataires* dont la FSAC-CSQ soutiennent cette lettre ouverte.
« Le début du déconfinement au Québec signale, timidement, la lente retombée de la poussière qui fût violemment soulevée par la venue de ce virus dont il n’est même plus nécessaire de rappeler le nom.
Cette poussière, elle s’accumulait depuis trop d’années sur un système de santé dont les fondations, autrefois solides, présentaient des fissures dont la profondeur annonçait depuis longtemps l’extrême vulnérabilité de l’édifice. Le grand tremblement causé par ce virus permet maintenant de voir froidement ce que la crasse accumulée recouvrait. Outre les résidences pour aîné.e.s, nous constatons qu’un autre secteur du réseau de la santé montre d’importants signes de décomposition : les services privés de soutien à domicile.
[…] Ce fossé séparant les conditions salariales de ces travailleuses de celles offertes aux autres préposés du réseau a des effets extrêmement néfastes. Il met en danger autant les travailleuses, en les plongeant dans la pauvreté, que les personnes en situation de handicap et aînées desquelles elles s’occupent. La médiocrité des salaires offerts est la cause de pénuries de main-d’œuvre chroniques qui engendrent de nombreuses interruptions de services. Celles-ci peuvent avoir des conséquences désastreuses pour la santé, la sécurité et l’autonomie des bénéficiaires.
Il existe cependant une lumière au bout de ce tunnel : un moyen est actuellement à la disposition du gouvernement pour corriger rapidement la situation. Le 28 avril dernier, le Syndicat québécois des employés et employées de services (SQEES-FTQ) a demandé officiellement au ministère du Travail de décréter une convention collective pour les employées de ce secteur. Si le ministre décidait d’aller de l’avant dans cette voie, il pourrait relever rapidement et significativement les conditions salariales de ces travailleuses. Une telle mesure aurait le potentiel d’atténuer les difficultés que vivent actuellement, et depuis de nombreuses années, les personnes aînées et en situation de handicap. Or, depuis son dépôt, la demande du SQEES-FTQ est malheureusement demeurée lettre morte.»
*Les cosignataires :